Ursule CARLES et Andrè-Clément GOYENECHE
mercredi 29 avril 2020
samedi 21 décembre 2019
Oeuvre de Clément GOYENECHE dans le domaine de l'Art sacré
Ces blogs sont consacrés à l'œuvre de Clément GOYENECHE - Architecte (Nice), dans le domaine de l'Art sacré,
en particulier au sujet de plusieurs de ses réalisations architecturales majeures :
- le Monastère des Clarisses de MONTFAVET
(84).
- le Carmel de CARROS
(06),
- le Monastère des Clarisses de VOREPPE (38),
- l'architecture intérieure et le mobilier de la Basilique
Notre-Dame de NICE (06)
- le mobilier de la Chapelle de MATISSE à VENCE
(06)
- la restauration de l’Église de Gairaut à NICE (l'autel, la sacristie..)
- la chapelle du Couvent des dominicains de Passe-Prest à Saint Paul de VENCE,
- l'Eglise Saint Julien du village reconstruit de CASTILLON (06)
- le Monastère des clarisses d'Antsirabé (Madagascar)
et plusieurs projets non réalisés
sont présentées à l'adresse:
- http://monastere-ste-claire.blogspot.fr/
Et également à l'adresse :
- https://monastere-ste-claire-montfavet.blogspot.com/
vendredi 4 septembre 2015
samedi 29 août 2015
Le Pavillon des Alpes Maritimes en 1925 pour l' EXPOSITION INTERNATIONALE DES ARTS DECORATIFS de PARIS
mardi 25 août 2015
L' ECOLE NATIONALE DES ARTS DECORATIFS DE NICE
Un
foyer d’art méconnu, l’École Nationale des Arts Décoratifs de Nice
Créée en 1881, par le
peintre Alexis Mossa dans des bâtiments édifiés rue Deloye, l'école aménagera en
1904 dans de nouveaux bâtiments rue Tondutti de l’Escaréne, construits suivant
les plans de l’Architecte Marcel DALMAS, également enseignant dans ce même établissement.
Rapidement l’Ecole Nationale des Arts Décoratifs de Nice deviendra l’une des
sept grandes écoles régionales d’arts appliqués en France sous le contrôle de
l’Education Nationale tout comme Limoges, Bourges, Aubusson, Angers, Dijon et Nancy.
Curieusement l’Ecole Nationale des Arts Décoratifs de Nice demeure, suivant les
mots de Martine Cardone (in « Méditerranée magazine »)
un « foyer d’art méconnu »,
et celle-ci en développe les causes dans son article :
« Trop souvent et trop longtemps présentée
comme un « désert culturel », la Côte d’azur a subi cette réputation
colportée par les premiers voyageurs étrangers qui la visitèrent au cours du
18ème siècle, sensible surtout aux charmes du paysage et à son climat. Mais
c’est précisément ce qui fut à l’origine de ce discrédit qui lui vaudra deux
siècles plus tard d’être le paradis des peintres et de consacrer sa réputation
dans le domaine artistique. De Berthe Morisot à Renoir, de Dufy à Chagall à
Picasso ou à Matisse la Côte d’Azur inspira et inspire toujours les grands noms de l’Art. A cette dimension artistique,
s’ajoute à la même époque, un autre élément qui jouera un rôle décisif dans l’évolution de la région : le
nombre croissant d’étrangers y séjournant temporairement ou s’y installant
confirmera sa vocation cosmopolite.
Liée à cet
accroissement d’une population formée pour l’essentiel de gens aisés, la
construction va connaître un véritable
essor après les années sombres 1914-1918 et avec elle, prospéreront toutes les industries des arts de l’habitation. Ce sont sans
doute tous ces facteurs qui ont contribué à donner à l’Ecole des Arts
Décoratifs de Nice son caractère particulier. En effet, la plupart des autres
Ecoles des Arts Décoratifs situées dans
des régions ayant par tradition une production d’art industriel se voient
imposé tout naturellement une certaine spécialisation : ainsi les ateliers
de tapisseries d’Aubusson, de céramique à Limoges, etc.. Or la région n’ayant pas
au début du siècle d’industrie spécifique, si l’on excepte les manufactures de poteries de Biot et de
Vallauris, sa spécialisation a de ce fait été déterminée par l’essor de
l’urbanisation et par voie de conséquence, le développement de l’architecture et
des arts décoratifs liés à
l’habitat : le mobilier, la décoration intérieure, la ferronnerie, la
mosaïque… Cette importance toute particulière
des arts de l’habitat a donc légitimé la formation par l’Ecole de Nice
de créateurs, de dessinateurs, de compositeurs avertis dans la pratique des techniques
des métiers du bâtiment, capables dès leur sortie de l’Ecole, de produire des
modèles aux industriels et aux artisans. »
Sous la férule d’éminentes
personnalités comme Alexis Mossa, son fondateur et son Directeur jusqu’en
1911, puis surtout avec peintre Paul Audra qui en assumera la direction jusqu’en
1934, l’Ecole des Arts Décoratifs de Nice va se développer et jouer un rôle de
tout premier plan dans la vie culturelle et économique de la Côte d’Azur, en pleine
période « Art déco ». Comme le décrit Martine Cardone,
l’enseignement de l’Ecole des Arts décoratifs était réparti en trois
sections :
« La section
d’architecture, destinée à préparer un certain nombre d’élèves au concours
d’admission à l’École des Beaux-Arts de Paris, formait les futurs architectes. Les
autres étudiants pouvait obtenir un certificat de dessinateur ou devenir
collaborateur d’architecte. La section sculpture et surtout la section d’art
décoratif comportait des cours de composition décorative destinés à former des
décorateurs-créateurs, elle était considérée comme la section la plus
importante de l’école. Cette chaire de composition décorative sera occupée
durant trente-sept années, de 1920 à 1957, par le même titulaire, le professeur
Clément Goyeneche. A une époque où la revalorisation des métiers d’art n’était
pas encore le fer de lance de certains dirigeants, cet homme également
pédagogue et artiste eut à cœur de former ses élèves tout à la fois comme
créateurs et comme artisans car dans son esprit ils devaient d’une part
acquérir les techniques d’exécution mais aussi développer leurs propres
qualités artistiques afin de pouvoir s’exprimer en
« artisans-artistes », ainsi qu’il aimait à dire. Il tenait pour
essentiel qu’un décorateur connaisse l’esprit et les techniques de tous les
corps de métiers auquel il avait affaire puisque ses créations passaient
nécessairement par les mains de « techniciens-exécutants » et que de
plus, il devait également tenir compte des exigences pratiques de destination,
de situation et d’emploi de matériaux. Mais à cela devaient impérativement
s’ajouter d’authentiques dons artistiques, faute desquels aucune création
n’était possible.
Ainsi conçue la
décoration n’était plus pour ce maître un motif ajouté à l’œuvre construite
mais bien une partie intégrante de l’œuvre architecturale. Cette conception
préfigure le travail de collaboration que tentent de réaliser actuellement
certains architectes, sculpteurs et décorateurs en projetant des édifices
urbains comme de véritables ensembles artistiques. Artiste-professeur, Clément
Goyeneche était également artiste-artisan et architecte comme en témoignent les
nombreuses réalisations qu’il a exécutées pour la commande publique :
Mairie de Nice, Ecole Hôtelière, Bibliothèque municipale, Pavillons de la Côte
d’Azur aux Expositions Internationales de Paris en 1925 et 1937, de Rotterdam
en 1928, etc.. ainsi que pour la commande privée : immeubles,
architectures intérieures, mobiliers…Et par la suite, après-guerre et jusqu’en
1975 une importante œuvre architecturale : villas, chalets, églises,
monastères. »
Professeur en charge
de la section la plus importante de l’école, Clément Goyeneche, niçois, d’origine basque, a été lui-même élève de l’ENAD
de Nice 1910-11. Il obtiendra en 1911 le Premier Prix d’un concours national
entre toutes les écoles d’art de France : le « Concours
Général de Composition Décorative » organisé par la
Société d’Encouragement à l’Art et à l’Industrie et le Ministère des Beaux-Arts.
Ce premier succès sera le point de départ d’une brillante carrière car la
Baronne Ephrussi de Rothschild lui commandera séance tenante le projet de la
grande mosaïque du patio de la Villa Ile-de-France à Saint-Jean-Cap-Ferrat et
il obtiendra quelques mois plus tard une bourse de la Ville de Nice pour
continuer ses études à Paris : à l’Ecole des Beaux-Arts (Atelier Cormon)
et à l’École Nationale Supérieure des Arts Décoratifs. Il fréquentera à Paris
plusieurs jeunes niçois qui seront ses camarades d’études et qui demeureront des
amis proches et par la suite des associés dans plusieurs projets sur la
Côte d’Azur, notamment les architectes Richard Laugier et Paul Labbé ou les
artistes-décorateurs René Cera et Mario Simon : durant ces années d’études
ils resteront tous en relation étroite avec Paul Audra, le Directeur de l’ENAD,
avec qui ils avaient une véritable relation de « piété
filiale » suivant les mots de Clément
Goyeneche dans une correspondance.
Clément Goyeneche
travaillera très rapidement avec de grands décorateurs parisiens comme Maurice
Dufréne, Francis Jourdain, le couturier Paul Poiret (Atelier Martine),
l’architecte Mallet-Stevens et l’Atelier Primavera des Grands Magasins du
Printemps, et il collectionnera les récompenses comme le Premier Prix du
Concours d’Art Décoratif de la revue « Les Arts Français ». Et à 23
ans seulement il sera reçu Premier au concours national pour obtenir le « Certificat
d’aptitude à l’enseignement de la Composition Décorative », ce qui en fera
le plus jeune professeur de France et lui vaudra sa nomination en 1920 au poste
d’enseignant titulaire à l’Ecole Nationale des Arts Décoratifs de Nice.
L’École de Nice va
devenir très vite une des meilleures écoles d’art de France et les élèves de
Clément Goyeneche vont obtenir à leur tour de très nombreuses
récompenses dont la presse locale (le « Petit
Niçois » ou l’ « Éclaireur de Nice »)
ou nationale se feront régulièrement l’écho : en effet à pas moins de quatre
reprise l’ Ecole des Arts Décoratifs de Nice figurera au palmarès des concours
nationaux avec des premiers prix. En 1935, le Maire de Nice, Jean Médecin s’en
glorifiera avec juste raison dans le texte « Six années de réalisations
municipales » :
« Notre École d’Art Décoratif
est nationale, mais la Ville contribue largement à son fonctionnement. Elle est
devenue très prospère et l’ensemble des récompenses qu’elle obtient aux
concours de fin d’année la classe au tout premier rang des écoles
françaises. »
Ce sera encore le cas en 1939, à la
veille de la seconde guerre mondiale, avec le premier prix et le quatrième, sur
huit prix seulement en compétition pour les concours nationaux qui concernaient
environ 50 écoles d’art en France . Au cours de l’inauguration de l’école
rénové et agrandie en 1938-39 par M.Aragon, Architecte en chef de la Ville de
Nice, le Directeur de l’école, M Maillard qui a succédé à Paul Audra en 1934, « se félicite des brillants
résultats obtenus par les élèves, non seulement dans les compétitions mais au
point de vue de leur formation artistique » et le Directeur Général des Beaux-Arts, M.Georges Huisman, représentant
le Ministre à cette occasion, se dit « heureux
d’applaudir aux brillants résultats obtenus par les élèves et il leur demande
de rechercher un idéal derrière leurs succès scolaires. Mais dit-il en
substance, cette école marche si bien, obtient de si brillants résultats
qu’elle n’a besoin d’aucun encouragement officiel !.. M Huisman
termine en montrant aux maîtres et aux élèves leur rôle essentiel qui est de
contribuer dans notre région à la formation d’un gout du public dont il faut
bien dire qu’il est toujours en retard de quelques lustres sur les créations du
moment. M Huisman se tourne alors vers M Goyeneche, Professeur de Composition
Décorative. Il rappelle dans quel estime le tient la haute administration des
Beaux-Arts qui a voulu l’arracher à Nice, pour lui donner ailleurs des
fonctions beaucoup plus importantes. Il souligne la brillante carrière de ce
grand artiste et le félicite de sa popularité parmi les élèves. Mlle Gaillier
et M Spiewak remettent la croix de la Légion d’Honneur, offerte par les élèves
qu’ils représentent, et M Huisman l’accroche sur la poitrine de M Goyeneche en
prononçant la formule sacramentelle.» (in
«l’Eclaireur de Nice»)
Le but des études du
Cours de Composition Décorative était clairement énoncé dans le programme
diffusé par Clément Goyeneche pour l’inscription à l’école : « Formation
d’Artistes Décorateurs, créateurs de modèles, dessinateurs-décorateurs pour les
Industries et Métiers d’Art ;préparation à la profession de Décorateurs-Ensemblier ».On
utiliserait aujourd’hui plutôt les termes d’ « Architecte intérieur »
et de « Designer » pour désigner la qualification professionnelle
dont il est question, d’autant que les élèves recevaient également un
enseignement complémentaire sur l’architecture et la sculpture par d’autres
professeurs. « Les études comporteront une
initiation théorique aux principales techniques des métiers d’Art. Elles
poursuivront, sous la forme de projets, des recherches englobant la plupart des
branches de l’Art Appliqué : papiers peints, tissus imprimés et tissés,
tapisseries, tapis de sol, mosaïque, céramique, verrerie, vitrail, verre gravé,
ferronnerie, mobilier, menuiserie d’Art, ébénisterie, marqueterie, luminaire,
publicité, affiche, décors de théâtre… ».
Au cours de la
période 1920 à 1939 l’action pédagogique de Clément Goyeneche à l’Ecole des
Arts Décoratifs de Nice et son exercice professionnel sont intimement liés aux deux
grands événements qui vont populariser ce qu’on nommera par la suite le style « Art
Déco » mais que l’on appelait à ce moment-là l’« Art moderne »
ou « Art actuel » : les expositions internationales de Paris de 1925
et de 1937 auxquelles l’école va participer activement dans le cadre des
Pavillons de la Côte d’Azur.
Clément GOYENECHE,
Président de la Commission de Consultation Esthétique de Nice pour l’Exposition
Internationale de 1925, en expose les grandes orientations dans un rapport
introductif :
« Le modernisme est une
conception qui repose sur le rapport équilibré entre les lois esthétiques
permanentes et l’expression particulière correspondant aux besoins communs et à
la sensibilité ambiante d’une époque. Ces besoins et cette sensibilité sont en
état constant d’évolution. Une forme d’Art est belle pour toujours et entre
dans le vaste domaine du classicisme dés qu’ elle nait directement de la
vie exercée à un certain moment et qu’elle satisfait à la fois à la mise en
œuvre la plus logique des matières et aux principes directeurs de la pensée
humaine. Elle réalise l’unité par l’équilibre des contrastes, l’expression
vivante par l’affirmation d’une dominante.(..) Constante matérielle :
Technique propre à chaque matière, la plus directe et la plus simple possible.
Appropriation à la fonction : la fonction détermine l’aspect.(..) Constante
esthétique : Le décor n’est pas toujours nécessaire : il n’est en
situation que pour des raisons de souplesse et de stricte variété. Le plus
souvent, la structure architecturale se suffit à elle-même. Quand il y a décor :
correspondance du décor avec la forme structurale, la destination, la fonction,
la situation. Accuser et ne jamais dissimuler la structure architecturale.
Mettre en évidence la forme des solides géométriques élémentaires (sphère,
cylindre..) entrant dans la structure architecturale. Accuser la fonction par
la mise en évidence des éléments de nécessité pratique. (..)
L’art actuel
s’appuie sur les principes qui viennent d’être énoncés. Il tend au classicisme
pur, qui est une expression essentielle de la vie, qui admet toute la fantaisie
poétique, au demeurant fortement attaché au contrôle de la raison. Il répudie
toute formule académique. (..) L’art actuel recherche la franchise et la
fraicheur dans la forme, dans l’effet du contraste lumineux, dans l’harmonie
colorée. Il s’attache à ne retenir que les éléments essentiels de l’expression,
à généraliser ces éléments jusqu’à l’abstraction. (..) Il considère comme
nuisible tout ce qui est inutile. Il rejette tout pastiche des formes d’art révolues,
comme ne correspondant plus à la vie actuelle. Il respecte et utilise toute
technique traditionnelle et logique. Il satisfait à des besoins nouveaux à
l’aide de matériaux nouveaux et de leurs techniques correspondantes, sans
entrer dans le moule de formes connues. Désireux d’éviter l’art anonyme, il tend
à marquer les caractères de vie propre à chaque région et aussi les
sensibilités individuelles (situation géographique, climat, habitudes,
tempérament). En résumé, l’art actuel est fondé sur l’ « Utile
supérieur » et s’oppose à l’ « Art pour l’Art ».
©Bruno GOYENECHE
©TOUS DROITS RÉSERVÉS@Bruno GOYENECHE.2015
samedi 7 février 2015
Clément GOYENECHE 1893 - 1984
NICE & LE
STYE "ART DÉCO" (1925‑37)
à travers l'œuvre
de
CLÉMENT GOYENECHE
A l'occasion du centenaire de la naissance de Clément
GOYENECHE (1893‑1984) et à travers l'exposition de ses projets d'architectures
et de mobiliers, l'Association DIAGONAL-CREA a réalisée en 1993 une exposition pour
découvrir le patrimoine architectural et artistique niçois des années de l'entre-deux
guerres.
CLEMENT GOYENECHE Architecte,
artiste-peintre et décorateur -
1893-1984
D'origine basque, né à Nice le 7 Janvier 1893, élève
d'Alexis Mossa en 1910-1911 à l'Ecole Nationale des Arts Décoratifs de Nice,
Clément GOYENECHE obtiendra en 1911 une bourse de la Ville de Nice pour
continuer ses études à Paris. En effet, à peine âgé de 17 ans, il avait reçu le
Premier Prix du Concours Général de Composition Décorative organisé au niveau
national par la Société d'encouragement à l'Art et à l'Industrie .Il sera
d'ailleurs appelé à l'occasion de ce brillant résultat par la Baronne Ephrussi
de Rothschild pour participer aux décors de la Villa Ile-de-France à St
Jean-Cap-Ferrat : il est l'auteur du dessin de la grande mosaïque du hall et du
patio central.
Après ses études à Paris aux Beaux-Arts (Atelier
Cormon), ainsi qu'à l’École Nationale Supérieure des Arts Décoratifs, il sera
rapidement le collaborateur de plusieurs des grands créateurs de l'époque :
comme Paul POIRET, le grand couturier et décorateur, Maurice DUFRENE, Francis
JOURDAIN ou l'architecte MALLET‑STEVENS,
ainsi qu'à l'Atelier PRIMAVERA, etc..
En 1914 il est mobilisé, envoyé au front puis
gravement malade il est réformé et il terminera la guerre dans la défense
passive et les communications.
En 1916 il est reçu Premier au Concours National
d'aptitude à l'Enseignement de la Composition Décorative. En 1917 il est encore Premier au Concours d'Art
Décoratif de la Revue " Les Arts Français". Il sera nommé à 27 ans,
en 1920, professeur à l'Ecole Nationale des Arts Décoratifs de Nice où il y
enseignera jusqu' en 1957 : plusieurs de ses élèves seront "Grands Prix de
Rome" ou lauréats de concours nationaux.
Ami de nombreux architectes comme Charles et Marcel
DALMAS, Richard LAUGIER, Paul LABBE, René LIVIERI, Georges DIKANSKY, MILON DE
PEILLON, Henry FEVRIER, etc…. ainsi qu'Albert LAPRADE, ou des artistes comme
LABISSE, VAN DONGEN et Henri MATISSE, il participe activement à la vie
artistique de son époque tant à Nice ( où il membre de la Société des Beaux-Arts
) qu'à Paris ( membre de la Société des Artistes Décorateurs, du Comité
National des Arts Appliqués, etc..).
En 1925, à 32 ans, il est lauréat du concours pour la réalisation de
l'architecture intérieure et la décoration du Pavillon de la Côte d'Azur à
l'Exposition Internationale des Arts Décoratifs de PARIS : la célèbre exposition
qui popularisera l'"Art déco". Son travail sera récompensé par un
Grand Prix, Classe des Ensembles Mobiliers, Membre du Jury d'Admission
Architecture.
En 1928 il obtient un Diplôme d'honneur à l'Exposition
Internationale de ROTTERDAM (auteur du Pavillon de la Ville de NICE).
En 1929 il reçoit une lettre de félicitations du
Ministre de l'Education Nationale pour l'ensemble des résultats de son
enseignement : l'Ecole Nationale des Arts Décoratifs de NICE est en effet
devenue une des meilleurs de France.
A la demande du Maire de NICE Jean MEDECIN, il
réalisera dans la même période la façade principale ainsi que l'architecture
intérieure et le mobilier de la Mairie de Nice en 1930-31 ( Cabinet du Maire,
Salle du Conseil Municipal, etc..) ainsi que de l'Ecole Hôtelière en 1932; le
monument commémoratif de l'extension de la Promenade des Anglais (1931);etc..
En 1936 il est fait Officier de l'Instruction
Publique.
Puis en 1937,
il est de nouveau lauréat du concours pour l'architecture intérieure et
la décoration du Pavillon du Département
des Alpes Maritimes à l'Exposition Internationale des Arts et Techniques de
PARIS : il reçoit un Grand Prix, Classe 38, Ensembles Mobiliers et 2 médailles
d'argent.
En 1939 il est fait Chevalier de la Légion d'Honneur
au titre de l'Instruction Publique.
Dans cette période, associé avec Richard LAUGIER pour
plusieurs projets, il signe l'architecture
de plusieurs immeubles niçois de style "Art déco" dans les années
1930 ( Place St Maurice « Maison
Cotto », Rue Amiral de Grasse,..etc
) et avec l’Architecte Nicolas ANSELMI l’École Hôtelière de la Ville de Nice
(1932) .
Et il sera surtout l'auteur d'un très grand nombre
d'architectures intérieures et de création de mobiliers pour des appartements,
des villas, des commerces non seulement dans les Alpes Maritimes mais dans de
nombreuses autres régions en France.
Egalement peintre et fresquiste il expose en
particulier plusieurs fois à Nice (salle de l'Artistique) ou à Paris ( Salon
des Artistes Décorateurs, etc..).
En 1939 il est à nouveau mobilisé.
Parfaitement bilingue "français-nissart" il
fréquente également les milieux littéraires niçois et il est l'ami de plusieurs
poètes ou écrivains, en particulier du Docteur César ROUX, de Louis GENARI, de
Pierre ISNARD, d'Eugène EMANNUEL, de Louis CAPATTI et Francis GAG : il
réalisera de nombreux dessins ou illustrations pour l'ARMANAC NISSART ou
d'autres éditions littéraires.
A partir des années 1947 jusqu'en 1975 il réalisera
une œuvre architecturale importante :
-
tout d'abord de
1947 à 1950, avec son ami l'architecte Richard LAUGIER le Nouveau Casino de
Nice (actuellement la Brasserie FLO) ainsi que la reconstruction du village de
CASTILLON près de Menton,
-
et seul ensuite
de 1950 à 1975, il est l'architecte de plusieurs centaines de villas ou chalets
dans les Alpes Maritimes, les Alpes de Haute-Provence, l'Isère ou la Savoie, et
même au Portugal. La plupart du temps il dessinait et faisait réaliser par des
artisans locaux tous le mobilier et la décoration intérieure. Il exécutait lui-même
parfois des fresques ou il suscitait la collaboration de céramistes comme
Derval ou Capron.
Il aura également une activité notable dans
l'architecture religieuse : à la demande
de MATISSE il réalisera le mobilier de la Chapelle de VENCE.
A la mort de MATISSE, le Maire de NICE, Jean MEDECIN,
lui demandera d'ailleurs de réaliser un projet pour le tombeau du peintre.
Il sera aussi
l'architecte de trois monastères en Avignon (Clarisses de Montfavet) , à
Grenoble (Clarisses de Voreppe), à Carros (Carmel de Carros) ainsi qu'à
Madagascar (Clarisses d'Antsirabé).A Nice il est l'auteur de l'architecture
intérieure et du mobilier de la Basilique Notre-Dame et de la restauration de
l'Eglise de Gairaut.
Le nouveau Musée
MASSENA expose des pièces de mobilier et des projets d’architectures à NICE de
style « Art déco ».
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